Non au streaming musical
Ceux qui suivent le blog depuis un moment l’ont peut-être remarqué, et à l’image d’un Neil Young par exemple, je ne suis pas un grand fan du streaming musical.
Au risque d’aller à contre courant je vais tenter d’expliquer pourquoi le streaming musical vous rend dépendant, vous coûte plus cher pour une qualité et une disponibilité inférieures.
Avant d’aller plus loin, évidemment, chacun fait fait fait, ce qu’il lui plait plait plait… ce n’est que mon avis.
Sommaire
Streaming musical : la dépendance au néant
Je suis avant tout un amoureux de musique. Et bien que la musique dématérialisée présente d’énormes avantages par rapport aux supports physiques (je ne reviendrai pas la dessus, parcourez le blog !) il y a tout de même le problème du manque lié à l’objet physique.
Quand on a un vinyle ou un CD on peut le tripoter pendant qu’on écoute, se plonger dans l’artwork, lire les paroles scruter les photos et créations graphiques et s’émerveiller devant des détails jamais vus auparavant sur la pochette d’un album qu’on possède pourtant depuis des années.
Quel rapport avec le streaming musical me direz-vous? Et bien celui-ci pousse encore plus loin cette distance puisqu’on ne possède plus rien de l’oeuvre musicale qu’on aime : autant avec un fichier sur le disque dur, on peut s’amuser à collecter les images des albums, tagger ses fichiers avec minutie, les classer selon ses goûts… cela ne vaut pas le monde physique mais vous possédez tout de même quelque chose et maîtrisez son organisation.
Dans le monde du streaming musical par contre, rien de tout ça : vous ne possédez en réalité qu’un contrat vous liant à un fournisseur de musique (Deezer, Spotify, Qobuz…) qui vous met à disposition un programme, site internet ou appli mobile : vous utilisez votre champs de recherche et consommez de la musique.
Au contraire de la musique dématerialisée qui est la mise au profit de la technologie pour plus de liberté, de confort et de qualité, le streaming musical ne représente pour moi qu’un pas supplémentaire entre le monde de l’art et celui de la grande consommation.
Que ferez-vous si pour des raisons de gros sous Spotify vous coupe de vos albums préférés des Beatles ou de Sonic Youth qui préfèrent donner l’exclusivité à Deezer? Avez-vous envie d’être l’otage d’une guerre commerciale?
Avec le streaming musical, vous n’achetez plus le travail d’un artiste, vous payez le droit d’écouter un catalogue : le jour ou vous ne payez plus, vous n’avez plus rien.
La musique c’est l’art de la création et c’est la liberté, je n’accepte pas de devoir demander l’autorisation à X ou Y pour avoir accès à ma musique !
Un souci de qualité
Il y a eu beaucoup de progrès en la matière mais la qualité globale des services de streaming musical est tout de même en deça de la qualité possible qu’on retrouve sur la musique dématérialisée.
La plupart des offres de streaming musical sont en effet en mp3 320kbps comme le montre cet article : c’est pas mal oui, mais c’est tout de même beaucoup moins bien qu’un simple CD qui rappelons le est en 1411kbps, soit 4 fois plus que le meilleur des mp3.
Autre avantage de la musique dématérialisée par rapport au streaming musical : les format haute résolution 24 bits en 96 ou 192khz ou DSD 2.8mhz contre 16bits / 44khz pour le streaming musical.
Il est probable que les services de streaming musical améliorent la qualité de leurs morceaux dans les années à venir mais ils auront toujours un train de retard et seront toujours dépendant de l’infrastructure réseau pour diffuser leur contenus : impossible de proposer des fichiers de plusieurs gigaoctets si le débit pratique ne dépasse pas les quelques mégaoctets dans les meilleurs des cas.
La disponibilité
Dans la continuité des problèmes de dépendance au débit réseau, il y a également la question de l’accessibilité. Certes dans votre salon avec votre connexion ADSL ou fibre il n’y a aucun souci, mais qu’en est-il dans le métro? dans la voiture? dans un hôtel à l’autre bout du monde?
Impossible de faire du streaming musical sans internet, et là aussi à l’heure ou nous n’avons ni 3G dans le métro ni des forfaits illimités en data comment écouter sereinement son album préféré si la musique peut couper à tout moment?
Avec la musique dématérialisée classique, j’ai mes albums préférés en super qualité flac 16/44 ou 24/96 avec moi sur une carte mémoire dans mon smartphone. Que je sois à l’autre bout du monde ou chez moi, aucune perte de qualité, de coupure ou autre inconvénient.
Quand nous aurons tous la 6G illimitée même au fin fond de la creuse ou dans un avion en Amérique du sud on en reparlera peut-être, mais d’ici là, désolé mais je garde mes fichiers avec moi.
Parce que ça coûte plus cher
Pourtant ça ne coûte que 10€ par mois me direz-vous ! à ce prix vous aurez accès à 10000 fois plus de musique que vous ne pourrez jamais écouter!
C’est le drame de la vision à court terme, mais qu’est ce que ça donne après 10ans par exemple?
Dans un cas, vous payez 10€ / mois soit 120€ /an pendant 10ans = 1200€ dans la poche de Mr Spotify, qui vous coupera sans vergogne vos accès si vous arrêtez de payer le mois d’après. Bref, au bout de 10ans et 1200€ dépensés vous vous retrouvez avec strictement rien, zéro, nada.
Dans l’autre cas, avec 10€ / mois si vous avez les bonnes adresses à savoir les brocantes, CD d’occasion, … vous avez disons 3 albums en moyenne entre les plus chers et ceux à 1€. 3 albums par mois, cela fait 360 albums au bout de 10ans.
Résultat des courses au bout de 10ans : d’un coté 360 albums que vous aurez choisi avec amour, de l’autre coté peau de zob. Qui ose encore dire que le streaming n’est pas cher?
Quant à la quantité disponible c’est un leurre : qui va écouter le catalogue entier de Sony ou Universal? Avec 360 albums cela fait déjà 1 album différent par jour pendant une année!
Autre effet positif : sélectionner 3 albums par mois c’est faire des choix, se poser les bonnes questions et cette contrainte est en réalité salvatrice car vous prendrez le temps d’écouter, de chercher et au final d’apprécier : l’hyper abondance ne fait pas que du bien à l’intellect.
En synthèse
Si on doit résumer le streaming musical, je ne veux pas non plus dresser un portrait trop noir des choses et je dirai même qu’il peut être parfaitement adapté dans certains cas.
En effet si on n’est pas tellement exigeant sur sa liberté, ni sur son porte monnaie, que l’on est pas tellement regardant sur la qualité de la musique ou la disponibilité de celle-ci (pourquoi écouter de la musique ailleurs que chez soi?) et si un peu de pub entre deux morceaux ne vous dérange pas, (rien de tel que l’évocation du yaourt entre 2 morceaux) alors le streaming musical est fait pour vous !
Pour les autres, il y a hifipcguide.com !
@Zyq : merci pour vos commentaires plus ou moins argumentés.
Nous ne sommes pas d’accord, il n’y a pas de quoi s’énerver 🙂 Vous considérez dans votre commentaire que la musique se consomme comme du gaz ou de l’électricité (il fallait oser…) c’est votre droit : personnellement je considère la musique comme un art, pas comme un produit de consommation.
ce « billet d’humeur » est consternant de bêtise ,de mensonge et surtout d’hypocrite .
je site
-« le streaming musical ne représente pour moi qu’un pas supplémentaire entre le monde de l’art et celui de la grande consommation »
ah la la ces salaud de sans dents ,la plèbe doit mourir….
-« La musique c’est l’art de la création et c’est la liberté, je n’accepte pas de devoir demander l’autorisation à X ou Y pour avoir accès à ma musique ! »
la musique comme tous media mélange le meilleur comme le pire bref du lard à l’art il n’y a qu’un pas ^^
-« mais qu’en est-il dans le métro? dans la voiture? dans un hôtel à l’autre bout du monde? »
comme écrit plus haut,on télécharge ces morceaux favoris point de problème (pourquoi parlez-vous du mode gratuit? incompréhensible )
là vous êtes malhonnête
-« Dans un cas, vous payez 10€ / mois soit 120€ /an pendant 10ans = 1200€ dans la poche de Mr Spotify, qui vous coupera sans vergogne vos accès si vous arrêtez de payer le mois d’après. Bref, au bout de 10ans et 1200€ dépensés vous vous retrouvez avec strictement rien, zéro, nada. »
ok mais MR edf,véolia, gaz de France non? ça ne fait pas tilte dans votre tête ? car c’est la même chose ,ont payent un abonnement dit droit d’accès et ce qu l’ont consommes pour le coup deezer c’est cadeaux ….
alors là c’est le pompon l’hypocrisie pur
-« Dans l’autre cas, avec 10€ / mois si vous avez les bonnes adresses à savoir les brocantes, CD d’occasion, … vous avez disons 3 albums en moyenne entre les plus chers et ceux à 1€. 3 albums par mois, cela fait 360 albums au bout de 10ans. »
alors là putain de merde c’est magique donc vous préconiser de ne pas payé les artistes de l’art que vous vénérez (apparemment) pour vous donnez raison sur le fait que le streaming c’est trop cher ouah!!!!!
c’est magnifique non, non vraiment ….
pour finir
-« Résultat des courses au bout de 10ans : d’un coté 360 albums que vous aurez choisi avec amour, de l’autre coté peau de zob. Qui ose encore dire que le streaming n’est pas cher? »
alors c’est pas faut même si je préfère parler de 120 albums dument payer aux artistes mais oui il y a un mais vous dite vous même que le streaming du fait de sa non existence physique permet d’évoluer à « vie » donc dans les 10 ans avec vos 120 albums en cd moi j’aurais accès aux studio master en 24/96 hz pour seulement 9.90 euros part mois et vous ,vous repasserez à la caisse pour avoir la dernier édition à la mode
bref vous êtes vraiment à coté de vos pompes les gens en ont marre de repasser à la caisse tous les 10 ans car un truc qui lave plus blanc que blanc vient de sortir genre le bluray uhd qui va bien ce planté .
l’avenir c’est les netflix ,les deezer ,la notion de service comme EDF ni plus ni moins .
L’enorme avantage du streaming c’est de pouvoir et decouvrir et ecouter des artistes. C ‘est comme avoir un magasin de disque a la maison et je trouve ca genial.
Bonjour,
Votre point de vue est intéressant, mais je souhaiterais revenir sur quelques points. Le premier étant la qualité. Certes mathématiquement le lossy est moins bon, mais je souhaiterais voir un jour un test réalisé par un important groupe de personnes (mélomanes et non mélomanes) et à l’aveugle. Je ne suis pas convaincu que beaucoup seraient capables de différencier un MP3 320 d’un FLAC lossless. Je tiens d’ailleurs à préciser que pour les plus mélomanes et désireux d’écouter « l’original », il y à…Qobuz ! Qui vient d’être sauvé et se démarque des autre services, tant par la qualité du contenu audio que rédactionnelle. Pour en revenir personnellement à cette qualité audio, pour avoir numérisé l’intégralité de ma CDthèque, sur de nombreux albums je n’arrive pas à différencier les MP3 des FLAC lossless. Je possède même « The Divsion Bell » en MP3, CD et master 24/96, et franchement je ne m’aventurerais pas à faire le test devant des amis… Je tiens à préciser que je n’ai peut-être pas le matériel adéquat pour l’écoute, à savoir un ensemble audio « moyen gamme ».
Second point, je ne pense pas qu’il faille opposer streaming et dématérialisation. Je vois le streaming comme une évolution de la radio dont on peut choisir la programmation (et force est de constater que les radios à thème proposées sont plutôt pas mal, étant abonné pour ma part à Google Play Musique), et la dématérialisation comme une évolution de l’écoute de sa musique.
Enfin, en terme de coût, votre raisonnement tiens la route sur le prix, mais pour écumer de nombreux vide-grenier pendant l’année, on ne trouve pas beaucoup de nouveautés sur les étales…C’est top pour se faire plaisir à retrouver de bons vieux albums, mais si vous voulez du récent, il faut passer à la caisse, et c’est grand minimum 10€ pour une nouveauté, soit le prix pour accéder à toutes les nouveautés du moment, à quelques exceptions près… J’achèterai dans quelques années les CDs d’aujourd’hui !
Je vous rejoins sur la question de la rémunération des artistes, mais ce sera à eux, et à leurs maisons de disque de trouver les parades et solutions face aux sites de streaming. Malheureusement, pour beaucoup, c’est soit un abonnement à 10€, soit du piratage. Alors en attendant « entre deux maux, il faut choisir le moindre »…
Je profite de ce commentaire pour vous féliciter pour ce site internet de qualité, tant par son contenu que son design.
Cordialement
Dans ce cas là vous traitez du streaming musical en tant que « produit » complémentaire à l’écoute classique de musique, et non pas en tant que substitut.
Là où le bas baisse, c’est que vous parlez d’un côté du prix, mais vous évoquez ensuite le streaming gratuit (celui par lequel on peut effectivement entendre de la pub entre 2 morceaux). Bref, vous comparez des choses qui ne sont pas comparables mais complémentaires.
@Marius : Pourquoi pas effectivement le streaming cloud perso, ça assurerait indépendance et qualité !
@Hegoalde : Les deux aspects que vous citez sont certes justes mais si je me permets de les citer c’est que j’ai constaté qu’ils concernent la majorité des utilisateurs de cette solution : si l’avantage du streaming est d’écouter n’importe quel album qui vous passe par la tête en un clic, ce n’est pas exactement la même chose de devoir télécharger le contenu sur son smartphone et ça s’apparente plus à de la musique dématérialisée classique au détail de la qualité et de la dépendance toujours présente.
Concernant la publicité, cela correspond malheureusement à l’usage d’une bonne partie des utilisateurs de streaming musical… le principal problème relève pour moi surtout de la dépendance à un fournisseur de musique : vous ne financez plus un artiste mais une entreprise de services.
Je n’ai pas non plus évoqué la question de la rémunération des artistes…
Bonjour,
Je comprends tout à fait votre combat mais je relève tout de même 2 inexactitudes :
– Sur la question de la disponibilité, il est tout à fait possible de charger sa musique en « offline » avec certains acteurs du streaming, exactement comme on peut le faire en téléchargeant des titres depuis iTunes. Bref, il suffit de prévoir ce que l’on voudra écouter, un peu comme lorsqu’on constitue un stock de CD/K7 en prévision d’un déplacement (supports physiques qui, vous le reconnaitrez, prennent pas mal de place dans une valise).
– Vous évoquez à la fin de votre texte la pub de yaourts entre 2 morceaux. Ouais… sauf qu’il n’y a aucune pub sur les offres payantes.
Et pour aller même encore plus loin : avec un NAS et un (tout petit) peu de configuration, vous avez votre offre de streaming musical à moindre coût (faut laisser le NAS allumé mais bon, c’est justement sa fonction), c’est vous le fournisseur, et avec votre catalogue en plus !