Après Emmanuel, c’est au tour de Thierry, converti à la musique dématérialisée de nous présenter son installation ainsi que son expérience sur le sujet.
Le chemin vers la musique « dématérialisée » a été plutôt long et assez pénible, sur 5 ou 6 ans. Pénible par le nombre d’essais, le gaspillage de matériels qui finissent par s’avérer décevants, etc.
Selon ma propre expérience, il n’y a pas si longtemps que ça (un peu plus de 2 ans) qu’un « fichier » fait mieux » que le CD à DAC identique, et uniquement en HDG, la démocratisation de la qualité ne commençant à apparaitre que depuis quelques mois.
La musique dématérialisée, cela a d’abord été une question de paresse (changer de disque depuis son canapé), une question de rangement (impossibilité de retrouver un CD parmi des milliers), et il faut bien le dire, je partageais avec beaucoup d’autres l’illusion initiale que la « dématérialisation », ça marcherait immédiatement.
Se rajoutent aussi naturellement les albums en 24 bits, que la raison de leur qualité provienne d’un mix/mastering souvent meilleur que le 16 bits, ou que le 24 bits soit plus ou moins directement audible suivant les systèmes.
J’ai la chance d’avoir deux systèmes dans deux pièces.
La partie informatique est partagée par les deux systèmes.
Il s’agit d’un Mac Mini, avec deux disques externes Firewire de 4 To chacun sur lequel tourne le serveur UPNP de Jriver. Dans cette configuration, l’ordinateur ne participe pas à l’audio, il est équivalent à la main qui vient poser le CD sur une platine.
J’ai « isolé » chaque système audio du reste de mon réseau local par des bornes Apple Extreme. Sur l’une des bornes, il n’y a que le Mac Mini et un lecteur réseau, sur l’autre borne, il n’y a qu’un lecteur réseau, ces deux bornes étant configurées en extension de réseau d’une première borne Apple Extreme qui est connectée à ma Box et assure ainsi la connexion de tout ce petit monde à internet et au reste de mon réseau.
Le premier système est composé d’un drive réseau Totaldac d1-server, d’un DAC Totaldac d1-dual relié en AES au d1-server, d’un préamplificateur Audionet Pre G2, d’un bloc de puissance Ayon Odin III et d’enceintes TAD E1. La pièce fait autour de 32 m2 et est traitée passivement.
Le second système est composé d’un lecteur réseau Ayon S5 qui fait aussi office de préampli à tubes, de 2 blocs de puissance Orpheus Lab 3M et d’enceintes Kinger Favre D56. La pièce fait autour de 20 m2, elle et traitée « box in the box », avec quelques panneaux absorbants en plus derrière les enceintes.
Le mensonge collectif initial : ça marche. Non ça ne marchait pas, les tests CD contre fichiers à DAC identique ont été terribles pour les débuts de la dématérialisation. Cette difficulté là, elle m’a couté pas mal d’argent et une perte de temps à essayer N solutions décevantes et aussi pas mal d’aspirine.
Le choix d’un format de fichier avec quelques allers-retours. Je suis resté sur flac, parce que la place disque et les sauvegardes, peuvent s’avérer problématiques quand on a des albums 24 bits, Flac est tagguable, et les bons serveurs UPNP savent le convertir en wave avant d’envoyer la piste (cela reste assez mystérieux pourquoi wave donne un meilleur résultat que flac sur une majorité de systèmes).
Le choix d’un serveur UPNP : j’ai mis longtemps avant d’oser « entrer » dans Jriver. Ce logiciel fait tellement de choses qu’il peut paraître complexe au premier abord. En fait, c’est une pépite.
Le choix de l’application de contrôle qui va avec. Et Jriver sur IOS, et à présent EOS sur Android sont aussi des pépites.
J’ai des albums de tous les styles de musique, de Monterverdi à de la Variété, avec très peu de musique électronique qui est le seul genre de musique dans lequel je n’arrive pas à rentrer.
Tous mes CD et SACD ne sont pas encore ripés. J’ai longtemps acheté des SACD, j’en achète toujours, parce que je peux en ripper le DSD.
J’ai aujourd’hui environ 200O albums dématérialisés, autour de 800 en format CD, 500 en PCM 24 bits et autour de 700 en DSD.
Le tout « pèse » autour de 3 To.
Pour tagguer j’utilise Yate sur OSX. Pour les couvertures d’albums, elles sont fournies lors des achats en ligne, pour les rip, Google est mon ami pour trouver les images de pochettes. Dans les cas très rares où je ne trouve pas d’image satisfaisante (800×800, au pire 500×500) en ligne, je peux scanner la pochette.
Pour l’arborescence des fichiers, j’ai séparé PCM et DSD sur deux disques. Ensuite, je n’utilise que « artiste/albums » comme tri sur les disques durs.
Pour les sauvegardes, je préfère les faire « à la main » au fil de l’eau, plutôt que des logiciels automatiques de sauvegardes où la sauvegarde est « illisible ». Pour cela, j’utilise un NAS, deux baies, évidemment sans RAID, avec deux disques de 4To que je remplis au fur et à mesure de mes achats ou rips, de manière strictement identique que les deux disques durs qui sont en service sur le Mac Mini. Cela a aussi l’avantage de pouvoir continuer à écouter de la musique en utilisant le NAS avec un serveur UPNP Minimserver en cas de crash d’un disque principal, ce qui m’est déjà arrivé.
Un peu dans les transports (sur mon téléphone LG G3 et des intra auriculaires Shure), en voiture une clé USB ou la radio, au casque très rarement. Majoritairement dans l’une de mes deux pièces. S’il n’est pas trop tard ou avec des amis, dans la « grande pièce », quand il est tard, dans la « petite » pièce qui est isolée du monde extérieur.
Je crois qu’il correspond à un monde de consommation inéluctable.
Est-ce que l’avenir est là ? Je ne le crois pas. A l’heure actuelle, aucun modèle économique ne tient la route, ni la vente d’albums en ligne, et encore moins le streaming qui rémunère 6 cts les artistes pour 1€ de chiffre d’affaire.
Sans avoir de boule de cristal, je pense qu’une verticalisation Studio-Label-Vente devrait se développer, comme Channel Classics, ou Da Capo, ou la jeune entreprise française Nomadmusic qui a aussi d’autres objectifs d’accompagnement, de promotion et de communauté autour des artistes.
Si la Musique a une valeur, elle ne peut pas être de 6% !!!!!
Je n’ai plus de platine Vinyle depuis 20 ans, et je n’ai plus de drive ou platine CD depuis 2 ans.
Aucun.
Si cela n’est pas encore une évidence, c’est que cela n’est pas encore suffisamment mûr, pas encore assez simple, ou encore trop cher.
Il y a aussi ceux attachés au rituel du CD que l’on sort de la boîte, ou attachés à leur fabricant favori qui ne propose pas de produit adéquat.
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Bon article qui montre bien le petit parcours du combattant que représente pour beaucoup le passage au dématérialisé.
Bravo pour le choix de votre matériel audio.
On voit sur les 2 photos de vos installations pas mal de panneaux absorbants. Pouvez-nous nous en dire plus sur votre démarche (et là aussi vos déboires éventuels) et sur le type de panneaux utilisés en fonction des besoins?
Je lis que vous rippez les fichiers DSD de vos SACD. Pourriez-vous me dire comment vous faites cela ? Merci.
@Francis : avec une Playstation 3 je parie ;)