Question étonnante pour un site qui plaide en permanence pour la musique dématerialisée me direz-vous. Et pourtant, le choix de la musique démateralisée ne doit pas être celui du dogmatisme, du style ou d’une incapacité à changer nos croyances et s’adapter au monde qui nous entoure.
Afin de redonner vie au blog sur lequel je n’ai pas publié depuis un moment (pardon!) je vous propose donc un petit tour du propriétaire des diverses façons d’écouter sa musique en 2018/2019, certaines datent du siécle dernier, d’autres sont beaucoup plus modernes.
Avant de commencer, je tiens à préciser ce que j’entends quand je parle de musique dématerialisée : des fichiers informatiques, enregistrés sur un support physique disponible à tout moment. Cela va donc du mp3 présent sur un disque dur, au flac enregistré sur une carte mémoire ou sur un smartphone, SSD, bref, cela sous entend que vous « possedez » la musique en question et que vous pouvez l’écouter au fin fond d’une foret du larzac sans recours à une connexion internet.
Sommaire
Oui, on commence par l’alternative la plus ancienne si on met de coté les cylindres de cire et autres procédés pour des raisons évidentes (Bonjour Mr Fnac, je voudrais le dernier album de Daft punk en cylindre de cire svp) mais aussi les 4-Track, les Reel-to-reel et cassettes DCC (Digital Compact Cassette) ou autres formats certes intéressants mais à la diffusion confidentielle.
Bien sur, et n’en déplaise aux amateurs, ce média est bourré de défauts :
Je n’ose même pas aborder la question de la qualité audio pure, débat trop subjectif et dépendant des expériences et matériels des uns et des autres. Par contre le vinyle à tout de même des avantages non négligeables comparé à la musique dématerialisée, notamment son format XXL : c’est agréable je trouve, d’avoir une grande pochette à parcourir, analyser, sentir, cela fait partie de l’expérience générale d’écoute et participe à nous transporter dans le monde de l’artiste, même s’il faut rester conscient qu’on parle de carton, de papier et de plastique.
Personnellement, j’aime écouter des vinyles de temps à autres et j’ai une collection sympa d’environ 100 specimens que je récupère principalement dans les brocantes une fois tous les albums de Serge Lama et Nana Mouskouri écartés. Bref, je qualifierai l’écoute vinyle comme un plaisir désuet, un peu comme conduire une voiture ancienne : ça a son charme, une bande son qui lui est propre mais je ne la prendrai certainement pas tous les jours.
Si vous écoutez comme moi des vinyles de façon « récréative » (parce que bon, la musique dématerialisée on l’écoute sérieusement quoi) voici une sélection de produits intéressants pour lire / entretenir vos albums / matériel.
Même si le revival des K7 n’est pas aussi fort que celui du vinyle, il est quand même là puis qu’on trouve également des T-Shirts pro cassettes ainsi qu’une boite aux US qui s’est remise à en fabriquer, là encore à destination des cool kids qui font du skate et du BMX même à 35ans.
En ce qui me concerne, j’ai grandi dans les années 90 et les cassettes représentent mes premiers pas avec la musique, bien avant la musique dématerialisée ce qui laisse forcémment une trace, des souvenirs et une certaine nostalgie pour ce format très décrié.
En effet, pour les audiophiles et autres mélomanes la cassette rime avec qualité sonore pourrie, bande qui se fait bouffer par le lecteur et lecteurs cassettes bas de gamme.
Pourtant, même si techniquement limité (équivalent théorique à du 13bits vs 16 bits pour un CD par ex, je dis bien équivalent car la cassette est analogique) ce format a tout de même quelques avantages très appréciables comme le fait de… tenir dans la poche et d’avoir tout simplement permis que la musique sorte de nos maisons pour nous accompagner dans les rues et le métro grâce à Sony et son mythique Walkman qui se vend désormais une véritable petite fortune.
En plus de son format très compact (bien plus qu’un CD!) une cassette permet également de stocker jusqu’à 90min soit là encore mieux qu’un CD apparu pourtant bien plus tard. Autre qualité, une cassette ce n’est pas fragile, on peut les stocker sans étui sans trop de soucis dans la boite à gants de la Renault 25 alors qu’un CD lui se raye même si on en prend grand soin. Mais le succès de la cassette réside surtout dans le fait qu’il s’agit là d’un format enregistrable permettant à une génération entière de faire ses propres mix tapes, de copier la cassette du copain ou d’enregistrer le tube du moment qui passe sur la radio FM!
Bien sur, je ne vais pas vous dire qu’il s’agit du meilleur format qui soit, la k7 est techniquement inférieure et la qualité du son est moyenne même si elle peut-être tout de même très suffisante voir indiscernable d’un CD (oui oui) et surtout le passage d’une chanson à une autre se fait mécaniquement à coup de rembobinage ce qui prend un certain temps contrairement au CD ou même au vinyle, quand en dématerialisé… hein on va pas en parler c’est mieux.
Quelques accessoires sympa pour les fans de cassettes :
Il s’agit là du concurrent le plus évident, le plus répandu même si des hordes rejoignent les rangs du streaming tous les jours. C’est étrange de parler du CD car il s’agit à la fois du format qui réunit tous les avantages… mais aussi tous les défauts.
Il a l’avantage déjà d’avoir la meilleure qualité de son théorique, supérieure à celle des vinyles et cassettes, mais aussi à celle des mp3 même dans la meilleure qualité possible (1411kbps vs 320 pour rappel) sa fréquence va de 20hz à 20khz ce qui couvre parfaitement 100% du spectre audible par l’être humain et il a également l’avantage d’être numérique donc pas d’attente lors du passage d’une piste à l’autre, pas de rembobinage… tout en offrant à son auditeur une couverture, un petit livret avec les paroles, des images… bref,de quoi voyager.
Et pourtant, le CD ne manque pas de défauts : il a beau être très fin, ça reste un carré de 12x12cm impossible à caser dans une poche et un balladeur CD est nettement plus gros que son équivalent à cassette, sans compter qu’il n’aime pas les secousses, qu’il n’aime pas la poussière ni les rayures, qu’il n’a pas le charme d’un vinyle et qu’un morceau de musique dematerialisé correctement rippé lui est identique en termes de qualité.
Ce positionnement intermédiaire entre l’ancien et le nouveau monde lui vaut à mon avis un désamour gradissant : les nostalgiques préfèrent la rusticité et d’un vinyle ou une cassette, les modernes se tourneront vers la musique dématerialisée.
Ah vous ne l’attendiez peut-être pas celui-là ! Bon, je ne vais pas trop m’attarder dessus non plus car le format n’a jamais réellement percé en France, et à part quelques rares « enthousiastes » il est peu probable que vous en ayez. La faute à un format, certes très intéressant mais sorti trop tard car en concurrence frontale avec le mp3 qui s’est démocratisé quelques mois après seulement, précipitant ainsi la mort du minidisc.
Toujours est-il que le format minidisc est intéressant car il offre les avantages du CD en termes de qualité tout en adoptant quelques qualités jusque là reservées à la cassette : le fait d’être enregistrable, solide ET très compact (encore plus qu’une cassette pour le coup)
Le minidisc avait donc tout pour réussir mais il est arrivé 5ans trop tard, car le changement de paradigme instauré par la musique dématerialisée ne lui laissait que peu d’espoir par la suite.
Le streaming étant lui-même une forme de musique dématerialisée, on parle ici des services type Spotify, Deezer et autres Qobuz. Pour une somme fixe mensuelle, on a accés en écoute à un catalogue immense, on consomme de la musique à volonté sans limite pourvu qu’on ait accés à une connexion internet.
La lecture peut se faire en nomade sur un smartphone ou à la maison sur une box android telle que l’excellente Mecool M8S ou encore un PC classique via le navigateur (mais bon, bonjour les coupures et la qualité médiocre si votre PC n’est pas optimisé pour la lecture)
Pourtant, le streaming pousse selon moi trop loin le curseur dans le sens de la consommation frénétique. Il y a un juste milieu entre la rareté et la rusticité d’un vinyle et avoir accès du jour au lendemain à 1000 fois plus de musique que la durée de vie moyenne d’un être humain. Par ailleurs, je suis peut-être vieux jeux sur ce coup mais j’aime « posséder » ma musique, me dire que je peux la lire dans 50ans sans devoir être abonné à tel ou tel service, être connecté ni devoir avoir telle ou telle application.
Le streaming c’est génial pour découvrir de la musique et c’est probablement très bien pour le grand public qui écoute « en fond » sans grande attention, ce sera assurément le format roi d’ici quelques années (si ce n’est déjà le cas…) mais en tant que mélomane, j’éprouve aussi du plaisir à posseder de la musique, la ranger (même si c’est dans des dossiers virtuels) cela fait partie intégrante de l’expérience.
Je n’avais pas écrit d’article depuis un moment, je me suis un peu rattrapé avec ce long pavé non? Plus sérieusement, difficile de comparer tous les formats en 2 phrases, chacun a ses avantages et inconvénients : la musique dématerialisée a pour moi tous les avantages si ce n’est celui du « tactile » et du rapport à l’objet comme avec une cassette, un CD ou mieux un vinyle. A chacun de voir si le prix à payer en vaut la peine, personnellement j’écoute ma musique sous tous les formats et j’apprécie chacun d’entre eux pour ce qu’il m’apporte, cependant si je ne devais en garder qu’un seul et unique, ce serait sans grande hésitation la musique dématerialisée au format classique.
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L'angle scientifique semble la meilleure approche et les arguments de l'acoustique imparables pour établir quelque chose qui ressemblerait à la vérité : Le renvoi numérique est supérieur à l'analogique. Or muni de ma propre expérience, de mes oreilles et de mes décennies d'auditeur je suis arrivé à une vérité contraire. J'ai racheté toute ma discothèque en CD il y a 25 ans, mais j'ai gardé mes vinyles (par nostalgie, ou parce que l'écoute des CD ne me semblait pas aussi miraculeuse que le ventait les publicitaires aux services des majors, hormis l'absence de grattage), puis je me suis abonné à Spotify en premium, pour l'étendue infinie du catalogue. Mais il y a un an j'ai racheté une bonne platine vinyle, et à nouveau installé mes vinyles dans ma nouvelle bibliothèque. Et là j'ai redécouvert la qualité du son analogique, sa présence enveloppante. En terme d'agrément ce n'est pas un plus, c'est un mieux. Dernière chose ; quand je mets un CD ou que je source Spotify sur ma chaine, mes chats s'en foutent. La première fois que j'ai remis un vinyl ils ont réagit de manière surprenante, comme s'ils n'avaient encore jamais "entendu" de musique. En réalité il semble que le son analogique impacte l'audition de manière plus profonde et plus complète que le son numérique, et que de ce fait, les sensations et le plaisir liés à l'écoute de la musique soient plus aboutis.
Bonjour,
Concernant la plage des fréquences restituées pour le cd ce ne serait pas plutôt 20Hz jusqu’a 20Khz plutôt que mega hertz ?
Cordialement,
Jp
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